V-Topia pour une Ferme Végétalienne Autonome et Locale
- Remédia

- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 12 heures
Dans un monde où les assiettes se végétalisent fortement chez les jeunes et où les prix de la viande flambent jusqu'à 76 % d'augmentation pour bovins en 2025, un projet belge audacieux émerge pour redessiner les contours de l'agriculture. Vtopia, cette ferme végétalienne située près de Liège, n'est pas qu'une initiative locale : c'est un laboratoire pour une alimentation autonome, résiliente et éthique. À travers une conversation captivante avec Benoît Noël, nous plongeons dans les coulisses de ce "stock-free farming" une agriculture sans élevage ni intrants issus de l'exploitation animale. Démarré en 2019 sous le nom de Vtopia, le projet s'est mué en VtopiaLab en 2024, avec une ambition claire : nourrir le monde en végétalien, localement et rentable.
Cette interview est réalisée avec du travail bénévole à 100 % et à 99 % sans IA. La seule intervention de l'IA est pour les calculs des graphiques affichés, afin d'obtenir des chiffres réels.
Les racines d'une révolution verte V-Topia pour une Ferme Végétalienne Autonome et Locale
Tout commence par une conviction écologique profonde. "Je pense qu'on doit végétaliser non seulement l'assiette, ce qu'on mange, mais aussi son mode de production", confie Benoît Noël dans la vidéo. Agronome de formation, il anticipe un futur où la réduction de l'élevage pas sa suppression immédiate, mais une transition drastique deviendra inévitable. Les motifs ? L'urgence climatique : l'élevage accapare trois quarts des terres cultivables, avec un impact "beaucoup trop important et pas extensible sur l'écosystème". Ajoutez à cela la prise de conscience générationnelle : en Belgique, 30 % des consommateurs prévoient de cuisiner ou commander plus de plats végétariens en 2025, un record porté par les jeunes motivés par l'éthique et l'environnement.
Lancé en 2020 sur 2,6 hectares à Vivegnis, Vtopia a vite opté pour un maraîchage de proximité : paniers AMAP, autocueillette, circuits courts. "Ça a permis de payer la construction des infrastructures", se souvient Benoît. Mais le boom post-COVID s'est essoufflé dès juin 2021. Le secteur bio, porté par une croissance de 15 % par an depuis les crises alimentaires des années 2000, s'est effondré avec la perte de pertinence de l'enjeu "santé" pour le grand public. Résultat ? Un turnover client élevé et des maraîchers épuisés, gagnant entre 850 et 1 700 euros par mois pour 50 heures hebdomadaires. "Après 4 ans, la plupart des projets arrêtent", note l'agronome. Un bilan s'imposait.
De la crise à l'innovation : un modèle complet et scalable
Face à ces défis, VtopiaLab pivote en 2024 avec une étude ambitieuse : produire toute l'alimentation humaine de manière végétalienne, locale et nutritivement complète. Oubliez les simples légumes : le plan de culture, co-conçu avec la diététicienne Ségolène, intègre céréales (pour pains et pâtes), soja (transformé en tofu avec des partenaires), huiles, fruits, champignons cultivés en cave, et même des "grandes cultures" en rotation. L'innovation clé ? Un fertilisant simple et local : l'herbe fauchée, abondante en Wallonie où elle occupe la moitié des surfaces agricoles.
Ce modèle s'inspire de la polyculture-élevage historique robuste depuis le XVIIe siècle, mais sans animaux. "C'est incompatible avec une humanité nombreuse", explique Benoît. À 50 hectares, une ferme Vtopia pourrait multiplier par dix son chiffre d'affaires, en misant sur des protéines végétales dix fois plus rentable que les animales. Contre Beyond Meat et ses burgers de niche à marge élevée, Vtopia vise le marché de masse : "Je vais en donner une partie aux agriculteurs pour qu'ils soient mieux rémunérés, et une partie aux clients pour que ça coûte moins cher". Pratique : un kilo de tofu fumé demande dix fois moins de surface qu'un kilo de jambon cru, et un an de production contre cinq ans pour l'élevage porcin.
Un démonstrateur concret existe déjà : une ferme suisse de 50 hectares, qui a supprimé son élevage bovin en 2020 pour adopter le foin comme fertilisant. Résultat ? Une diversité de produits telle que l'agriculteur, pas végan forcené mais devenu quasi-végétarien, n'a plus "besoin de manger de la viande". "On peut arriver à un système qui s'impose pour des raisons pratiques et économiques", conclut Benoît.
Impacts : environnementaux, économiques et sociétaux
Vtopia n'est pas un rêve utopique. En enrichissant les sols vivants, en plantant des arbres et en évitant l'érosion, ce modèle bonifie la terre un atout pour les 70 % de surfaces wallonnes en faire-valoir indirect, détenues par des investisseurs, familles ou fonds. Économiquement, il répond à la flambée des prix de la viande : +40-45 % pour le bœuf en 2025 par rapport à 2024, due à des maladies animales et des coûts croissants. Socialement, il crée des emplois rémunérateurs : "Il faut que les agriculteurs puissent vivre beaucoup mieux de leur activité".
Politiquement ? "On est en dessous du radar pour l'instant", admet Benoît, conscient des résistances du contrôle social via l'agro-industrie aux lobbies. Mais des alliés émergent : propriétaires terriens voyant dans Vtopia une valorisation stable de leur patrimoine. L'objectif à l'infini ? 40 % de l'alimentation humaine en modèles végétaliens, "un objectif tout à fait atteignable qui pourrait changer beaucoup de choses".
Appel à l'engagement : Rejoignez la V-Topia
Sur le terrain, Vtopia vit de la collectivité. Chantiers participatifs, mais pour scaler, Benoît cherche des profils engagés : investisseurs (dès 100 000 euros, avec retours potentiels), bénévoles, diffuseurs d'idées. "Si on veut changer les choses, il nous faut des personnes impliquées sérieusement", insiste-t-il. Des contributions gratuites au départ, puis rémunérées : "Ça peut devenir son investissement rémunérateur".
En cette fin 2025, où le Veganuary bat des records mondiaux et où les options végétales envahissent les sandwicheries belges, Vtopia incarne l'avenir. Une ferme qui ne se contente pas de cultiver : elle sème une révolution. Regardez la vidéo partagez là un maximun, visitez vtopia.be, et rejoignez le mouvement. Nourrir le monde, sans exploiter la planète ni ses habitants c'est possible, et c'est maintenant.
Cette interview est réalisée avec du travail bénévole à 100 % et à 99 % sans IA. La seule intervention de l'IA est pour les calculs des graphiques affichés, afin d'obtenir des chiffres réels.



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